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Céréaliers La Coordination rurale s’intéresse à ce que gagnent vraiment les agriculteurs

La rentrée de la Coordination rurale se focalise sur le revenu des agriculteurs en soulignant tout ce que cachent la hauteur actuelle des prix des céréales et leur réel impact sur le prix des aliments du bétail.

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La Coordination rurale avait choisi le salon Innov-Agri à Outarville (Loiret) pour faire sa rentrée syndicale en se focalisant sur les grandes cultures. Le contexte céréalier se caractérise par une bonne tenue des prix. « Nous la considérons comme un rééquilibrage bienvenu mais nous sommes vigilants quant au retour qui reviendra aux agriculteurs après cette période », s’inquiète Damien Brunelle, le président de France Grandes Cultures.

 

Il cite le cas d’une coopérative du nord de la France : « Le prix d’acompte affiché est de 120 euros par tonne mais le courrier de la coopérative annonce des réfactions jusqu’à 40 euros liées au poids spécifique et au taux de protéines. L’agriculteur totalement coopérateur, il ne comprend pas. On annonce dans les médias des prix hauts et, lui, il ne reçoit que 80 euros ! », réagit-il.

Augmentation des prix des intrants

Bernard Lannes, le président de la Coordination rurale, enchaîne rapidement : « Pendant cette phase de prix hauts, on tente de monter les éleveurs contre les céréaliers. La ficelle est un peu grosse : les fabricants d’aliments pour animaux se couvrent à trois ans. » « On nous a déjà fait le coup avec l’augmentation du prix du pain ou, carrément, une pénurie de pâtes », acquiesce Damien Brunelle. « La réalité, c’est que le prix des intrants augmente aussi. Le prix de l’engrais azoté a pris 100 %. Il faut mettre en rapport cette hausse avec les 30 % d’amélioration des prix des céréales », poursuit-il.

 

Pour Bernard Lannes, ces variations sont à mettre en relation avec les aléas climatiques qui perturbent le marché. S’il a conscience de ne pas pouvoir changer le marché, il estime possible de protéger l’agriculteur de ses conséquences. Et pour lui, ce n’est pas la proposition actuelle de l’assurance climatique qui va y parvenir : « L’agriculteur va payer trois fois : avec sa cotisation, en tapant dans le budget de la Pac, et en s’acquittant d’une taxe sur l’ensemble des assurances agricoles. »

La Coordination rurale partisane d’une « régulation financière »

Damien Brunelle prend l’exemple du système américain d’assurance climatique pour montrer qu’il ne fonctionne pas et qu’il s’apparente plutôt à une aide directe déguisée aux farmers. La Coordination rurale est plutôt partisane d’une régulation financière, éventuellement souscrite auprès des assureurs mais qui ressort de la seule décision de l’agriculteur lui-même, assortie d’une rénovation profonde du système des calamités agricoles.

 

« On veut que l’agriculteur ait toute sa place même si, cette année, les prix sont hauts. Il y va du renouvellement des générations. Comment voulez-vous y arriver en les empêchant de produire avec les ZNT, la sortie des phytosanitaires, la difficulté de l’accès à l’eau, et j’en passe ? », questionne Bernard Lannes.

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